‘Réveil’ vers 5h alors que le jour se lève. Beau
dehors avec quelques nuages et du vent. Départ à 6h05. Les Français
de Grenoble arrivent du camp inférieur, mais Marie-Alix, a froid
(doudoune trop petite). Ils feront ½ tour à 6800m à cause du froid
(ils iront au sommet une dizaine de jours plus tard). Au début, j’ai
un peu froid aux mains. Les 5cm de neige récente de la veille ne
gênent pas trop. Superbe !!
Vers 6500m, je me retrouve devant à faire la
‘petite’ trace. L’arête est assez effilée et il faut faire
attention. Un peu plus tard, je décide d’attendre les suivants car
je ne veux pas me griller à faire la trace. 3 personnes me
rejoignent, il s’agit des Lituaniens qui carburent bien. Ils sont
comme une locomotive, super. On a distancé Philippe, Olivier et les
Grenoblois.
Au bout de la 3ème bosse, cela devient une pente
plus ‘cool’, j’ai l’impression que Philippe est loin derrière
(environ 1h), on a un super timing : 3h pour 500m de dénivelé. Il
fait froid et je mets le masque de ski par-dessus les lunettes car
j’ai un peu froid à l’œil gauche (le vent vient de gauche). Pour les
pieds, j’avais un poil froid quand je faisais la trace, depuis c’est
OK mais limite.
Vers 6850m, je prends un médicament préventif des
gelures. Les Lituaniens ont 30m d’avance. Il faut que je me
raccroche à eux pour ne pas avoir à refaire la trace, à cause de ce
satané vent. Les dernières pentes me rappellent le Kamet où les
risques de plaque n’étaient pas négligeables. Les Lituaniens
continuent toujours bien vite.
Vers 6930m, je fais un point GPS, c’est bien bas
par rapport à ce que je croyais. Je creuse un trou et laisse mon
sac. De toute façon, j’ai tout sur moi : appareil photo, caméra,
piolet, un bâton, masque de ski, une gourde souple dans une poche de
la doudoune, quelques pâtes de fruit mangeables et fruits secs
immangeables (trop secs).
Je suis toujours les Lituaniens et les rattrape
un petit peu. J’arrive vers les rochers sommitaux,je commence à voir
les Lituaniens s’embrasser. Court moment d’émotion, celui où l’on
sait qu’on va aller au sommet, on n’y est pas encore mais c’est
seulement à partir d’ici qu’on ne doute plus du sommet.
Je continue, passe les 3-5m de rochers, puis 20m
de neige. Çà y est – Sommet -. 11h30, émotion courte mais forte. Les
3 Lituaniens y sont. Le plus âgé m’explique qu’il fait une
mini-prière pour son frère mort d’une avalanche, sur cette montagne,
il y a 24 ans !
L’endroit est paisible, quelques photos, quelques
embrassades et une gorgée de thé Lituanien plus tard, on descend.
Je les suis car on a trop d’avance sur les autres
pour les attendre. Arrivée au sac 180m plus bas, je retrouve la
troupe qui monte (2 Espagnols, Philippe, un Iranien et quelques
Russes). Je dis à Philippe de laisser son sac (3kg) pour aller plus
vite, il me dit qu’il a son passeport et les billets d’avion dedans.
S’il s’envole… Dans le mien, il y a environ 1000€, je n’ai pas pensé
une seconde en enterrant mon sac, trop prêt à aller au sommet.
Olivier a arrêté assez vite. Je descends jusqu’au
camp 3, il faut faire attention sur l’arête. J’arrive à 13h30 au
camp 3 où Olivier m’attend. Très fatigué, mort de soif, on boit, je
tousse pas mal. J’attends Philippe dans le duvet, il arrive 2h plus
tard avec le sommet en poche. Je préfèrerais descendre, mais vu la
fatigue de tous, on reste une nuit de plus au camp. Nuit quasi sans
sommeil (fatigue, toux, vent dehors).
Photos, topos
Tout d'abord, le sommet a beaucoup de noms. En cherchant sur le net,
on a aussi: Korjenevskoy, Korzhenevskoï, Korzhenevskaya .
Visa simple entrée à l'aéroport de Douchanbé si on est Occidental.
Avion
Passer par la Turkish Airlines semble être le meilleur plan pour
arriver à Douchanbé
Droit à 10kg supplémentaires à l'aller sur simple demande, et pas de
pesage de bagages au retour !!
En résumé
- Environ 140 personnes au total au CB (petite année), le CB
pourrait être comparé à un Cham local, des sommets d'acclimatations
(5700m & 6300m) bien sympas & assez techniques.
Beau temps du 1er au 10/08, assez moyen le reste du temps(10-20cm
neige/jour/6000m ou brouillard/vent), année très enneigée (l'année
dernière c'était l'inverse, de la glace partout)
- Korjenevskaya plus technique que prévu. 70 personnes auront foulé
le sommet cette année sur 2 semaines.
- Somoni non tenté à cause de plusieurs facteurs dont une toux
persistante au retour du Korjé. Taux de réussite très faible (6
cette année au tout dernier jour, aucun l'année dernière).
Superbes montagnes mais il
n'y a pas de trek, et on ne
rencontre que très peu les locaux Tadjiks sur le périple, dommage... Très bon souvenir.